Si l'on devait citer une valeur fondamentale chère aux Vietnamiens, ce serait sûrement la Famille qui devrait apparaître en premier. La solidarité intra-familiale représente un véritable socle commun, permettant à chacun d'evoluer dans cette société. A l'hôpital cette entraide devient particulièrement flagrante, mais surtout indispensable. En effet, malheur à celui qui n'aurait ni famille ni amis prêt à s'occuper quotidiennement de lui dans un hôpital public. Si certains hôpitaux privés conçoivent que les infirmiers puissent procurer un minimum de soins de bases en terme d'hygiène et d'alimentation notamment, les hôpitaux publics exigent la présence d'un aidant volontaire pour la réalisation des soins de base...
Le mariage est un moment essentiel dans la vie des Vietnamiens. L'événement, grandement célébré, constitue une étape charnière entre le statut de fille et celui de femme pour la gente féminine, on ne devient femme ici qu'en post-mariage, n'en déplaise à Simone de Beauvoir ! Ce rite incarne aussi une forme de rupture souvent relatée par les Vietnamiens, ils définissent un avant et un après mariage, notant que leurs anciennes passions ou hobbies ont été totalement remplacés par une routine entre métro-boulot-marmot. L'âge traditionnel pour se marier se situe entre 22 et 27 ans et le premier enfant vient souvent environ 1 ou 2 ans après les noces. Mais il est tout à fait usuel de nos jours d'avoir un petit copain avant de décider si ce dernier sera le bon et le définitif 🙂 Quoiqu'il vaut mieux se décider vite, car enchaîner les aventures serait fort déconvenu.
Si les mariages ne sont plus arrangés aujourd'hui, les parents ont leur mot à dire, ils sont les conseillers numéro 1 dans la formation du couple, au vu de leur expérience de vie reconnue par les enfants... Ainsi le mari devra répondre à des critères géographiques (habiter le plus près possible du domicile parentale car le rôle premier de la progéniture sera de prendre soin des parents vieillissants) mais aussi astrologiques ! En effet si les amoureux ont des années chinoises non compatibles selon les croyances, les parents s'opposeront fermement à l'union des deux êtres !
La cérémonie du mariage peut se dérouler n'importe où, même au bord d'une route très roulée ! La mariée aura deux costumes, une robe blanche à l'occidentale pendant une partie de la soirée et l'Ao Dai traditionnel (prononcez ao zai) ensuite. Une fois la cérémonie achevée, les mariés seront conduits en voiture si le domicile est éloigné ou bien à pied jusqu'à la maison familiale du mari. La mariée vivra ensuite avec sa belle famille qui deviendra son nouveau foyer. Après un temps de vie commune, le couple peut choisir de vivre sous le toit des générations précédentes mais au cas où l'entente est trop difficile, les époux peuvent décider de constituer leur propre foyer ailleurs.
La venue du premier enfant est un événement impatiemment attendu par les parents des mariés. Les Vietnamiens ont en général deux à trois enfants. Ils utilisent les moyens de contraception. L'allaitement est plus que préconisé, en effet c'est pour eux ce qu'il y a de mieux pour le bébé et le fait de savoir que certaines mères font le choix de ne pas allaiter les offusque.
Il est déconseillé de faire trop de compliments à un bébé, au risque d'attirer la jalousie des mauvais esprits. Alors on donne dans l'intime des surnoms d'animaux peu élégants au bébé, du type "crapaud" ou "pou".
On ne donne souvent à l'enfant son prénom que trois mois après, car chacun a gardé cette habitude issue d'un temps où la mortalité infantile était très importante et où l'on attendait que les chances de survie de l'enfant soient maximisées.
EDUCATION
Les élèves portent ici des uniformes dans le but de lutter contre les inégalités sociales dans la scolarité.
Les élèves n'étudient que le matin, de 6h30 à midi, puis ils rentrent dans leur famille pour le déjeuner. L'après midi est consacrée parfois à des cours optionnels, au soutien scolaire, à la pratique du sport, etc. La semaine d'école se déroule du lundi au samedi inclus.
L'apprentissage politique du communisme, avec lever de drapeau, chants communistes et propagande, fait partie intégrante du parcours scolaire, même lors des études supérieures. Par exemple, pour les études en soins infirmiers, la première année est en réalité consacrée à l'engagement communiste et sensibilisation politique. Ce ne sont que les deux ou trois années suivantes qui aborderont réellement les soins infirmiers.
Il n'est pas rare de croiser dans les lieux touristiques, comme aux abords des lacs, des enfants en sortie scolaire s'approchant sans crainte des touristes pour pratiquer leur langue anglaise. Les professeurs les pousse à aller vers les étrangers car c'est la meilleure façon pour eux d'apprendre la langue de Shakespeare. De quoi inspirer peut-être le système scolaire français concernant l'apprentissage des langue étrangère?
RETRAITE
Si l'âge de la retraite pour les infirmiers Vietnamiens est très défini dans le public (55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes), ces décisions gouvernementales ne s'appliquent pas dans les hôpitaux privés. Ni surtout auprès des autres métiers. Il est en fait très rare que l'on puisse parler concrètement de principe de retraite. On travaille ici tant que l'on peut être productif, puis lorsque la vieillesse l'emporte, c'est la famille qui prend le gouvernail et qui ramènera l'argent. La place aux plus jeunes...
POLITIQUE
Lors du sommet politique à Hanoï qui accueillait les présidents Trump et Kim Jong Un, les infirmières Vietnamiennes étaient plus que surprises de la façon cynique ou même insultante dont les patients Américains pouvaient parler de leur président. Au Vietnam on ne critique pas le président, on ne donne pas son avis. Un point c'est tout.
Tous les matins, la ville d'Hanoi s'éveille vers 5h30 ou 6h du matin avec une musique communiste transmise par les haut parleurs de la capitale. Est suivi une sorte de flash info avec des recommandations diverses, des invitations à la pratique de la gym matinale et de la propagande.
Les Vietnamiens considèrent aussi que nul gouvernement n'est parfait et que rien ne sert de se plaindre de ce que l'on ne peut changer.
ALIMENTATION
S'il est comique et un peu stéréotypé de dire que les Vietnamiens mangent de tout, ils ne le mangent en tous cas pas à n'importe quel moment ni n'importe comment ! Celui qui mange du chien le premier jour du mois verra son mois couvert de malchance ! Beaucoup de Vietnamiens par ailleurs ne mangent pas de chiens ni de chats pour les mêmes raisons que les Occidentaux. Rappelons que le chien est un animal de compagnie très courant au Vietnam.
Le Durian. Ou Sau Rieng au Vietnam. Il faut quand même que l'on vous en parle de cette découverte extraordinaire... Fruit faisant l'objet d'une interdiction de voyage en soute ou même en cabine, mais aussi interdit dans les hôtels et de nombreux autres lieux. On comprend pourquoi dès lors que l'on sent son parfum inoubliable. Odeur que l'on vous laisse découvrir et savourer et que vos récepteurs nasaux n'oublieront ô grand jamais. Mais on vous donne un indice, l'odeur se rapproche d'après notre analyse approfondie de celle pimentée d'un bon rot après un vomi... Pas de panique surtout: le goût ne differe en rien de l'odeur 😂
Il est intéressant de noter en terme culturel que la majorité des Vietnamiens n'aiment pas non plus ce fruit paradoxalement considéré comme relativement luxueux car cher. Pourtant ils se délectent tous de le faire découvrir sous toutes ces formes aux touristes non avertis. Glaces, milkshake, gâteaux, méfiez vous des ingrédients !
Les Vietnamiens mangent peu de sucre. Dès le matin aux aurores, le Pho ou les plats de riz sont de rigueur. Ainsi les problèmes d'obésité sont rares. En revanche, l'hypertension est un problème de santé publique, au vu des plats salés dégustés à longueur de journée.
A notre sens, nous avons été étonnées du fait que les Vietnamiens mangent beaucoup. C'est en fait qu'ils mangent parfois de manière plus fractionnée. Sauf pendant la période du Têt, où les repas sont abondants et où la plupart prennent quelques kilos supplémentaires.
Les Vietnamiennes ont une certaine obsession vis-à-vis du contrôle de leur poids et de leur pourtour abdominale. Elles se considèrent souvent comme grosse avec une taille 36... Les comparaisons entre les femmes se font automatiquement. Elles jalousent tant la taille fine que la peau blanche et les grands yeux.
TRAITS DE PERSONNALITÉ
Si cela ne relate que notre expérience et nos impressions propres, les Vietnamiens nous ont paru très généreux et hospitaliers.
En revanche, nous avons pu noter que la courtoisie, tant sur la route qu'en tant que piétons, ne semble pas constituer une priorité. Nous nous sommes questionnées sur les raisons de l'existence des passages piétons, car ceux ci n'ont aucune autre fonction que de décorer le bitume. Il s'agira de traverser chaque route à la Vietnamienne, sans hésiter, sans courir et en gardant toutes nos facultés d'action et de vigilance.
Dans le bus, les chauffeurs peuvent avoir la manie, agaçante pour nous, de littéralement ranger les passagers. Rien ne doit dépasser dans le passage, pas même un bout de sac. Rappelons qu'ici le respect aux anciens est requis et on laisse toujours sa place aux personnes âgées.
Les équipes hospitalières sont bien plus accueillantes qu'en France, et apposent moins de pression sur l'étudiant. L'étudiant est acteur, c'est à lui de se positionner, mais aussi de tenter de saisir le langage non verbal de ses encadrants. En effet, si des erreurs ont été commises et déplaisent à l'équipe, il faudra deviner tout seul comment se repositionner car rien ne sera dévoilé explicitement... Peut-être dans l'idée de ne pas faire perdre la face à l'étudiant...
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